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Abbaye



Architecture de l'Abbaye de La Roë (2)






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'adoption d'une décoration chargée à La Roë

Les façades latérales et occidentales.
Les textes. L'église de La Roë n'était pas achevée pour la dédicace de 1138. Les dons ultérieurs faits « ad opus ecclesiae aedificandum tam magnum quam fieri possit » doivent s'interpréter comme préconisant non de faire une église plus importante (la première campagne en avait fixé la grandeur), mais plus belle. Or, cette période, surtout l'abbatiat de l'abbé Michel (1149-1170) parait favorable : la bulle de 1136 comporte confirmation de 31 églises ou chapelles, celle de 1184 en mentionne le double. Le cartulaire témoigne d'une administration vigilante facilitée par de nombreux dons.

baron de Wismes
Le problème des restaurations. L'étude de la façade occidentale montre l'importance des restaurations. Le portail et son cadre sont neufs en 1901. L'abbé Angot déplore que l'architecte ait emprunté « à l'église d'Avenières des dessins de bases de colonnettes représentant des chapiteaux renversés ». Une longue description de l'église par l'abbé de Tournesac en 1840, des plans et coupes, trois levées de la façade : la lithographie du baron de Wismes et deux dessins de Godefroi (1841) et Leboucher (1850) permettent d'apprécier l'étendue des travaux. L'aspect général du monument a été respecté, excepté le massif du portail. Ce dernier ne comportait alors que deux voussures reposant sur des colonnes. La porte sans tympan était vraisemblablement plus large. Elle a été rétrécie, pourvue d'un tympan géométrique.
Il est difficile de se prononcer sur la fidélité de la sculpture. Les documents, excepté la lithographie, ne nous montrent que des chapiteaux à volutes ou à palmettes souples. Tous confirment la disposition des archivoltes de la fenètre supérieure y compris ses motifs, la présence de hautes bases, l'existence d'une décoration en cavet sur les dosserets des colonnes.
L'usure de temps empêche d'identifier à coup sûr les restaurations. On peut admettre que la plupart des chapiteaux et même des bases des deux régistres supérieurs sont anciens.

Le parti pris architectural. La partie haute des murs latéraux se signale par une construction moins épaisse de moyen appareil aux éléments soigneusement taillés. Les fenêtres sont couronnées d'une archivolte à bandeau et cavet qui se prolonge en corniche continue en baguant les contreforts. Ceux-ci s'amortissent en glacis au-dessus d'elle.
facade

La façade occidentale s'organise autour de quatre contreforts verticaux, comme celles du Val de Loire. Contrairement à celles-ci, elle est divisée en trois étages par deux corniches horizontales et manifeste une grande exubérance ornementale.
Ces contreforts encadrent en effet au centre les profondes voussures de la porte et de la fenêtre. A l'étage de la fenêtre, un arc pénètre de chaque côté les contreforts médians et repose de l'autre côté sur une colonnette soutenue au Nord par un pilastre partant de fond, au Sud par une console. Quatre arcades, dont les deux centrales sont ouvertes sur la nef, occupent le pignon entre les extrémités amincies des contreforts médians.
Alors que Le Mans, comme la Normandie, a ignoré les contreforts médians, qu'en Poitou ils se réduisent à une ou deux colonnes engagées, ici ils sont au contraire soulignés par des colonnettes et, sur leurs angles, abattus en léger cavet par des files de cônes nervurés en spirales ou des boutons côtelés. Cette décoration est interrompue par quatre fortes corniches : entre les trois registres essentiels et, comme au portail royal de Chartres, au niveau des tailloirs des chapiteaux du portail et de la fenêtre. Il y a évidemment là adaptation de la structure ligérienne à un décor plus lourd.
A l'extérieur, de façon incertaine dans les registres latéraux, plus nettement au revers de la façade, on retrouve le thème des arcades colossales des clochers angevins et de la décoration intérieure de Trèves. Les deux chapiteaux de la nef, à feuilles d'angle pointues empilées et surchargées de pointes de diamant, se voient aussi à l'extérieur.
Ainsi, dans cette façade complexe aux influences diverses, la structure de base reste ligérienne.

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