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Architecture de l'Abbaye de La Roë






Note: Le texte qui suit est issu de l'ouvrage " L'art roman de l'ancien Anjou " de Jacques Mallet. Edition Picard 1984, pages 110 à 112.



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Rien ne nous renseigne sur les idées architecturales de Robert d'Arbrissel. On note simplement son indifférence à la simple correction vestimentaire, son refus personnel de luxe.. Mais cette recherche, pour soi, de la pauvreté volontaire n'est pas toujours accompagnée d'un refus du luxe pour les édifices religieux (...) On ne peut chercher dans les monastères reflétant sa prédication qu'un esprit général d'austérité.

nef vers transepts
nef vers portail ouest

Les faits archéologiques sont, dans l'ensemble, troublants. A la Roë, à Fontevraud, à Nyoiseau, le même site de désert forestier est choisi. Les plans présentent la même option : la nef unique avec passages latéraux entre elles et les croisillons. Elle réalise le grand espace public favorable à la prédication populaire. L'ornementation est partout relativement sobre. Il est tentant d'attribuer à l'austérité, prêchée par les fondateurs, cette simplicité architecturale. Pourtant certaines tentatives décoratives se manifestent comme si, sur ce point, le consensus des fidèles n'avait pas été total.


es premiers travaux à La Roë

L'abbatiale de La Roë montre, à côté de l'austérité de son transept, une façade occidentale très ornée.

'apport des textes. Les textes confirment le choix d'une solitude boisée, frontière entre l'Anjou, le Maine et la Bretagne où les toponymes antiques sont rares et où les seules difficultés viendront des forestiers. Les circonstances de la donation, lors du passage à Angers du pape Urbain II en 1096, font penser que la communauté, déjà née, avait alors des revenus insuffisants. L'autel de la Vierge, n'est consacré que l'année suivante, probablement dans un édifice provisoire.
En 1138, la dédicace de l'abbatiale est célébrée. La cérémonie est l'occasion de nombreux dons encouragés par des indulgences : on a après 1139 la trace des offrandes faites pour édifier l'église. Commencée après 1100, cette dernière n'a donc été terminée qu'au milieu du XIIe siècle, sous l'abbé Michel.

es faits archéologiques. L'église a subi des destructions et réfections partielles : les croisillons et la croisée ont été dotés de voutes gothiques ; le chœur, réédifié au XVe, est maintenant ruiné.
L'église est construite de matériaux locaux : grès de teinte rouille et granits. Dans le transept et la partie basse de la nef, ils sont employés en mœllons et seuls les chaînages sont en pierres d'appareil. Ces dernières sont seules utilisées au sommet des gouttereaux et dans la façade. Accompagné d'une décoration abondante, le moyen appareil indique la seconde campagne.
plan Les murs en mœllons irréguliers dessinent une vaste église de 46 mètres de long d'Ouest en Est, non compris le chœur, un transept de 25 mètres, une nef de 11,35 mètres de large. Les proportions de la nef unique (11,35 m sur 34,35 m) sont de 3/1 en plan, carrées (1/1) en élévation.
Cette nef bute contre une croisée plus étroite : ses arcades carrées ne dépassent pas cinq mètres de portée. Du coté de la nef l'arcade est flanquée de grands contreforts larges et plats où s'ouvrent les passages inégaux vers les croisillons; celui du Sud en biais est plus étroit que celui du Nord.
Des arcs plein-cintres, fourrés, à double rouleau et claveaux étroits, délimitent la croisée. Les impostes peu saillantes présentent un bandeau surmontant un chanfrein nu, soit un léger cavet orné de billettes, tore cordé ou boule. Quelques pierres vitrifiées sont ornées de traits clairs. De petites fenètres s'ouvraient (...) vers l'extérieur. La voûte gothique peut être attribuée à la seconde moitié du XIIe siècle.
A l'extérieur, le clocher, ouvert sur chaque face par deux paires de fenêtres jumelles, est flanqué au Sud-Est d'une tour d'escalier carrée. Tout celà est impossible à dater. Le croisillon Sud trop restauré est inutilisable. Par contre, le croisillon Nord présente sur ses trois faces les traces de deux hautes et étroites fenètres (0,60 m sur 2 m environ). Elles sont, comme au croisillon Nord de Saint-Serge d'Angers, éloignées l'une de l'autre au maximum.
Le plan du chevet roman peut être restitué. Deux larges arcades à claveaux étroits indiquent des absidioles orientées. La tour d'escalier exclut un déambulatoire.
Cette première église de La Roë offre des solutions archaisantes (mœllons mal equarris, arcs fourrés, écartement des fenêtres des croisillons) ou traditionnelles, (volumes fondés sur le cube, plan à nef unique à passages berrichons).
Il semble qu'il y ait ici une volonté d'autérité qui se traduit par un retour à des formules de la première moitié du XIe. Il est logique de constater que de telles constructions correspondaient aux grands refus des réformateurs.


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